Relations politiques
Le 12 février 2008, le Président Nicolas Sarkozy a reçu le Président Lula à Saint-Georges de l’Oyapock, sur notre frontière commune. Ils ont marqué leur volonté de développer le partenariat stratégique entre la France et le Brésil dans ses dimensions transfrontalière, bilatérale et internationale. Cette rencontre s’est inscrite dans le cadre de relations dynamiques où la France et le Brésil s’unissent pour réfléchir ensemble à la réponse à apporter aux grands défis du monde contemporain. La France a reconnu le Brésil comme son partenaire privilégié en Amérique du sud et comme acteur global dans les affaires mondiales (direction du G20, rôle à l’OMC et à l’ONU, action en faveur des financements innovants pour le développement). Nos deux Etats ont lancé officiellement le programme UNITAID en septembre 2006. Le Brésil se rapproche de nos positions, visant à transformer le PNUE en ONUE et continue à soutenir l’association de notre pays à l’Organisation du Traité de Coopération sur l’Amazonie (OTCA). La France soutient, pour sa part, l’ambition brésilienne d’accéder à un siège permanent au Conseil de sécurité et souhaite inclure le Brésil dans un G8 élargi aux grands émergents (« G13 »). Les liens étroits d’amitié entre le Brésil et la France reposent sur des valeurs que les deux pays partagent : promotion des principes démocratiques et des Droits de l’Homme, renforcement du droit international et du multilatéralisme, promotion du développement et respect de la justice sociale, défense de la paix et de la sécurité, attachement à la non prolifération des armes de destruction massive et au désarmement, protection de l’environnement et de la diversité culturelle. Depuis 1995, cette volonté d’établir un « nouveau partenariat » politique avec le Brésil s’est traduite par des visites régulières au plus haut niveau : visite d’Etat du Président Cardoso (mai 96), visite au Brésil du Président Chirac (mars 97) ; rencontre des deux Présidents en Guyane (novembre 97) et au Sommet de Rio (juin 1999) ; visite officielle du Premier ministre en avril 2001 ; visite du Président Cardoso à Paris en octobre 2001 ; visite en France du Président Lula da Silva (janvier 2003) ; entretiens entre les Présidents Chirac et Lula en marge des 58ème et 59ème Assemblées générales des Nations Unies (New-York, septembre 2003 et 2004), et du Sommet de Guadalajara (mai 2004), entretiens fréquents entre les Ministres des affaires étrangères et visite de M. de Villepin à Brasilia le 4 février 2004, entretien entre M. Barnier et son homologue, M. Amorim, le 22 octobre 2004 ; visite en France du président Lula da Silva du 12 au 15 juillet 2005. L’Année du Brésil, dont la visite du président Lula a constitué le point d’orgue, a permis d’accroître encore les contacts au niveau ministériel. En décembre 2007, le Premier ministre François Fillon a rencontré le Président Lula à Buenos Aires. En janvier 2008, le ministre de la Défense Nelson Jobim a été reçu par le Président de la République. Le 12 février 2008, le Président Sarkozy a accueilli le Président Lula à Saint Georges de l’Oyapock où un plan d’action ambitieux a été lancé. Lors de la visite du Président Sarkozy à Rio de Janeiro les 22 et 23 décembre 2008, dans le cadre notamment de la présidence française de l’Union européenne, un véritable partenariat stratégique a été adopté qui prévoit un renforcement de la coopération économique et commerciale ainsi que du dialogue politique sur les questions de gouvernance internationale. Plusieurs domaines sont ainsi concernés : développement durable, éducation défense, espace, énergie nucléaire, questions migratoires, coopération transfrontalière et en pays tiers. Suite au succès en 2005 de « Brésil, Brésils, une année du Brésil en France », c’est au tour du Brésil d’accueillir la France. Depuis le 21 avril, et jusqu’au 15 novembre 2009, un ensemble d’événements sont proposés sur le territoire brésilien, mélant culture, sciences, économie et sport, impliquant aussi bien les institutions et la société civile. L’Année a pour objectif principal de renforcer le dialogue entre les sociétés française et brésilienne, pour accompagner le partenariat stratégique signé par les deux Présidents de la République le 23 décembre.
Relations économiques
Le Brésil est notre premier partenaire commercial en Amérique latine et notre 3ème partenaire hors OCDE, derrière la Chine, la Russie et l’Algérie. La France est le 8ème fournisseur du Brésil, avec 2,7% de part de marché, contre 6,9% pour l’Allemagne et 14,8% pour les Etats-Unis. La France achète traditionnellement au Brésil des biens intermédiaires (43,8% du total), notamment du minerai de fer (18,7%), et des produits agroalimentaires (39,8%), en particulier des huiles brutes et tourteaux de soja (22,4%). Elle exporte vers le Brésil des biens d’équipements (46% du total), notamment des avions (27%) et des automobiles (9,3%), ainsi que des préparations pharmaceutiques (4,8%). Exportations de la France vers le Brésil en 2008 : 3,5 Mds d’euros Importations en provenance du Brésil en 2007 : 4,0 Mds d’euros Solde : - 448 millions d’euros (taux de couverture 89%) Les relations commerciales entre la France et le Brésil ont progressé ces dernières années. Les grandes entreprises françaises poursuivent leur développement dans ce pays (35 entreprises du CAC 40 y sont implantées). Plus de 400 entreprises françaises emploient plus de 400 000 personnes. En matière d’investissements directs, la France était en 2005 (dernières données disponibles) le 5ème partenaire du Brésil en termes de stock (environ 12 milliards USD), avec une part de marché proche de 7,5%. Sur l’année 2008, les entrées d’IDE français ont atteint 2,9 milliards d’euros, en progression de 134% par rapport à 2007. Ces investissements ont été principalement réalisés dans les secteurs bancaire, de l’automobile, des services financiers et de l’acier.
Coopération culturelle, scientifique et technique
Le Brésil est le premier partenaire de la France en Amérique latine pour la coopération culturelle, scientifique et technique. Notre coopération scientifique et technique est considérée comme exemplaire et fondée sur le partenariat et le cofinancement. Les crédits d’intervention destinés au Brésil en 2008 s’élevaient à 3,9 millions € (hors établissements scolaires). Nos champs d’action prioritaires sont : · la recherche et l’innovation technologique (la France est le deuxième partenaire scientifique du Brésil après les Etats-Unis) ; · l’accompagnement, en matière de coopération technique, des priorités du gouvernement brésilien (politiques sociales, agriculture familiale durable, réforme de l’Etat mais aussi aide à l’Afrique) ; · un nouveau partenariat pour le plurilinguisme et la diversité culturelle. L’action en faveur du français et des échanges culturels occupe une place importante de notre coopération. Trois lycées français (Sao Paulo, Rio, Brasilia) totalisent 2.150 élèves dont 1.000 Français. Les Alliances françaises du Brésil constituent le réseau le plus ancien et le plus dense du monde (39 implantations), accueillant 35.000 élèves. Les échanges artistiques -théâtre, arts plastiques, musique, danse- et la formation des professionnels de la culture sont particulièrement intenses. Dans le domaine du livre, les relations entre éditeurs et écrivains des deux pays sont étroites. Le Brésil est le premier marché pour le livre français en Amérique du Sud. La coopération scientifique est structurée autour de formations d’excellence entre universités et par des partenariats de haut niveau entre les organismes de recherche des deux pays. Ils portent notamment sur la biodiversité amazonienne, le génome, les mathématiques fondamentales et appliquées, les changements climatiques, les sciences sociales et humaines. Les programmes de technologies innovantes connaissent un important développement. La coopération technique est menée avec les institutions de l’Etat, les collectivités locales et les entreprises des deux pays et s’exerce dans les domaines pour lesquels la France dispose d’un savoir-faire qui réponde aux besoins et aux priorités politiques de nos partenaires brésiliens. La coopération décentralisée, officialisée dans par le protocole signé en Guyane le 12 février 2008, connaît un développement soutenu. Des Assises bilatérales ont été organisées dans les deux pays : Marseille (2006) et Belo Horizonte (2007). Elles sont programmées en décembre 2009, à Lyon. La coopération audiovisuelle appuie l’aide à la diffusion du cinéma, la promotion des nouvelles musiques françaises et le soutien à l’exportation des programmes de télévision. Autres types de coopération La coopération de défense a connu des développements importants : cession du porte-avion « Foch » en 2000, rebaptisé ddepuis le « Sao Paulo », organisation en 2002 du plus grand exercice militaire en Amérique du Sud avec le Brésil, l’Argentine et le Chili, cession de 12 Mirage en 2005. En janvier 2008, les ministres de la Défense ont signé à Paris l’accord sur le statut des forces. La coopération transfrontalière entre la France et le Brésil (Etat frontalier d’Amapa) connaît un dynamisme accru, notamment grâce à la tenue des 4èmes consultations transfrontalières du 12 juin 2008. Cette coopération permet d’apporter des réponses aux préoccupations de chaque partie liées aux différents risques transfrontaliers (immigration clandestine, sécurité), d’encourager les échanges humains et commerciaux (éducation, circulation) et de développer l’économie de la région amazonienne dans le respect des populations locales et d’un environnement exceptionnel. Enfin, la construction du pont sur l’Oyapock a commencé et l’ouvrage devrait être inauguré avant la fin du mandat de Lula, à l’automne 2010 Il facilitera la liaison routière Cayenne-Macapa (Etat d’Amapa) et favorisera l’insertion de la Guyane dans son environnement régional.
Nenhum comentário:
Postar um comentário